Aimer la littérature n'implique pas nécessairement d'aimer les livres en tant qu'objet... mais c'est très souvent le cas. Je ne me considère pas comme un bibliophile. Je ne colle pas à la description quasi psychopathologique qu'en fait Jacques Bonnet (c'est de lui-même qu'il parle) dans son excellent opuscule Des bibliothèques pleines de fantômes chez Denoël.
Cependant j'accorde un certain respect à cet objet qu'est un livre car il constitue la trace d'une activité intellectuelle vivante et toujours vivace. Il n'est pour moi geste plus irrévérencieux que de corner la page d'un livre ou, pire : de la surligner!
C'est pourquoi, c'est avec une certaine émotion qu'à l'occasion d'un court séjour à Anvers, j'ai visité le musée Plantin-Moretus. Son rôle déterminant dans ce mouvement intellectuel complexe que fut l'Humanisme justifie complètement son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. On ne retient souvent de l'Humanisme que l'aspect littéraire et philosophique. L'un des intérêts du musée, du fait de son état parfait de conservation, consiste aussi à rappeler que ce mouvement ne fut possible qu'appuyé sur la technique de l'édition, c'est-à-dire aussi sur un commerce, une économie. Et tout cela n'est pas également sans enjeux politique et religieux.
Parmi les trésors exposés, je retiens particulièrement :