samedi 18 octobre 2014

Rameau à l’opéra et au clavecin

Le concert de Cédric Tiberghien et d’Antoine Tamestit à l’Auditorium du Louvre ayant été annulé, ma saison musicale 2014-2015 a finalement commencé avec Rameau. Révérence obligée en cette année qui commémore les 250 ans de la disparition du maître. De nombreux événements sont prévus et référencés sur un site dédié du Centre de Musique Baroque de Versailles.
Mon avis sur cette production se trouve sur le site MaCulture.fr pour lequel j’ai rédigé un billet. 
L’autre versant, plus intimiste mais parfois tout aussi novateur, de la musique de Rameau pouvait être apprécié lors du récital de Blandine Rannou au clavecin à lAuditorium du LouvreL’interprète avait choisi dans les Nouvelles Suites de pièce de clavecin, des extrait de la Suites en la et de la Suite en sol. Blandine Rannou fait entrer l’auditeur dans l’univers musical de Rameau par l’Allemande de la Suite en la, un prélude non mesuré qui donne l’impression d’errer, de prendre l’auditeur par la main pour lui faire faire une ballade sans but. La pièce est pourtant fortement structurée. 
La sélection des morceaux s’est aussi certainement faite en fonction des pièces composées par Gérard Pesson pour l’occasion. Ce compositeur français, né en 1958, avait reçu commande pour un Tombeau de Rameau, encadré par les deux Suites de Rameau. Cette création mondiale montre qu’un instrument comme le clavecin peut faire l’objet d’une recherche moderne. Ainsi, Gérard Pesson n’hésite pas à utiliser des clusters mettant en résonance tout l’instrument. Sans tomber dans le pastiche mais en étant clairement inspirées par celles de Rameau, y compris dans leurs titres, les pièces les plus intéressantes, les plus séduisantes sont L’Examinante, un prélude non mesuré, L’Inexorable, un tambourin funèbre (titre oxymorique s’il en est !) et enfin la toccata La Fracassante.
Blandine Rannou est une interprète subtile qui ne désarticule pas les compositions de Rameau, comme a pu le faire David Greilsammer. Fine musicienne, elle a su restituer tout le lyrisme de certaines pièces, mais aussi leur fougue (6e double). Enfin, très généreuse, elle n’a pas hésité à faire trois rappels en choisissant pour commencer L’Examinante de Pesson. 

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