De cela aussi il faut malheureusement parler : les livres qui nous sont tombés des mains. C'est extrêmement rare dans mon cas, à la fois parce que je suis un lecteur entrainé, que les sujets qui m'intéressent sont très variés et enfin que je sélectionne rigoureusement mes lectures. Donc le fait que j'abandonne deux livres du même auteur (le premier au bout d'une centaine de pages, le second à la vingt-huitième page) est vraiment exceptionnel ! Pourtant les quatrièmes de couverture et un Grand Prix du roman de l'Académie française en 2007 avaient suscité ma curiosité. Vassilis Alexakis aborde dans ses romans des problématiques philosophiques. Dans Le premier mot, un linguisque grec demande à sa sœur âgée de mener une enquête afin de savoir quel a bien pu être le tout premier mot prononcé par l'homme. Par principe, la question est insolvable. Les origines ne se fossilisent pas et surtout pas celle du langage (quoique... voir Dessales, Picq et Victorri, Les origines du langage, Éditions du Pommier). Donc le roman peut paraître le meilleur moyen de traiter de cette question mais encore faut-il y intéresser le lecteur ! Les cent premières pages du roman décrivent le linguiste grec et sa sœur, leur relation, leur passé, sa maladie sans stimuler cet intérêt qui fait qu'on continue... donc je me suis arrêté là.
Pire avec Ap. J.-C. ! Là encore, ma curiosité avait été suscitée par le thème : une vieille femme grecque, Nausicaa, demande à un étudiant en philosophie d'enquêter sur les moines du mont Athos. Je n'ai pourtant pas atteint la trentième pas ! Je sens immédiatement en lisant un roman si l'auteur fait preuve d'une naïveté feinte et qu'il n'estime pas son lecteur. C'est assez difficile à décrire et à justifier car l'impression ce dégage de l'ensemble et non d'une phrase ou d'un paragraphe mais elle est claire : ce livre n'est pas pour moi. Les dialogues sont naïfs, je perçois les ficelles du romancier, je vois ce qu'il met en place, sans subtilité et l'écriture n'a aucun intérêt ! L'obtention du Grand Prix du roman de l'Académie française reste pour moi un mystère... Bref, lecteurs exigeants passez votre chemin.
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