mercredi 21 août 2013

La Galerie du Temps, Louvre Lens

En avril dernier, j'ai enfin découvert le Louvre Lens. Ce nouveau projet, de ce qui est devenu la franchise Louvre, avait fait parler de lui pour la discrétion de son architecture (comparée à celle du futur Louvre Abou Dabi...). Et, en effet, le visiteur découvre un bâtiment long et bas, de métal et de verre. Le choix des matériaux le rend presque immatériel car il prend la couleur du ciel. Lorsque j'y suis allé, les jardins n'étaient pas encore terminés mais promettaient un belle entrée végétale, tracée mais naturelle.
Nous venions principalement pour visiter la Galerie du temps. Pour les habitués du Louvre, la différence est flagrante et agréable ! Il n'est pas nécessaire de circuler de salle en salle, d'étage en étage, voire d'aile en aile pour admirer et comparer les œuvres exposées. La muséographie n'est cependant pas thématique mais reste bien chronologique. Le visiteur pénètre dans une grande salle, sans fenêtre, à l'éclairage zénithal, qui s'incline doucement vers les îlots d'exposition. Une table de vidéoprojection accueille le visiteur lui donnant quelques grands repères temporels. Puis se déroule alors sous nos yeux une grand part de l'histoire de l'art, c'est-à-dire de l'histoire de l'humanité ! Tout au long de cette salle, dans le haut du mur de droite, une frise chronologique permet de toujours se repérer dans le temps. C'est un véritable voyage dans le temps et dans l'espace, comme le souhaitait Valéry. L'installation des œuvres n'est pas linéaire. Elles se regroupent par petits ensembles, même si certaines pièces exceptionnelles, surtout pour leur monumentalité, sont isolées. Tout l'intérêt de ce choix de mise en scène réside dans la possibilité de voir en même temps, et donc de pouvoir comparer, des œuvres contemporaines mais appartenant à des civilisations ou des cultures différentes ou éloignées. 
Malgré la progression chronologique à laquelle cette grande galerie invite, le visiteur est conduit à une déambulation, à des aller-retour. Et lorsqu'il se retourne sur le parcours qu'il a déjà effectué, il prend conscience que d'autres œuvres dressent un parcours inverse. Il ne s'agit pas d'une installation qui n'a d'intérêt visuel qu'à sens unique, au contraire ! L’alternance du genre du type œuvres (sculptures, peintures, arts décoratifs, etc.) est très bien pensée. L'apparition de la peinture est, de ce fait, très marquante. On voit que l'art entre alors dans un autre registre.  
De plus, ce n'est vraiment pas une exposition de seconde zone. Le Louvre n'a pas pioché dans ses réserves pour occuper l'espace. Ce sont de très grandes œuvres, très connues, qui ont ici trouvées leurs places. On a l'impression de feuilleter un livre d'histoire de l'art ! Il y a cependant également pour l'amateur (et même pour ceux qui ont déjà arpentés le Louvre en long et en large) des découvertes ! Par exemple (à gauche) cette pièce en grès du Soudan, qu'on suppose être un élément de fenêtre, présentant le dieu égyptien Horus en cavalier romain terrassant un crocodile. Ou bien encore (à droite) ce haut-relief champenois représentant Le père éternel bénissant, entouré d'anges.
L'exposition temporaire Le temps à l’œuvre est intéressante également mais les espaces circulaires qui lui sont consacrés ne sont pas très agréables du fait de leur exiguïté.
Le site du Louvre Lens est très bien fait car on peut y retrouver l'ensemble des œuvres exposées, accompagnées par un commentaire audio très intéressant.


Allez donc à Lens et pour déjeuner en sortant, allez juste en face chez Cathy. Tout est bon et les frites sont superbes !

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